
Yvette Duquette, 67 ans
St-Bruno-de-Guigues (anciennement Normétal)Plus de 40 ans d’implication pour les paniers de Noël, la condition féminine, les conditions de travail à la Commission scolaire du Lac Témiscamingue, la création du Comité de prévention du suicide, l’implantation des cours de sexualité au Témiscamingue et j’en passe lui ont valu la Médaille d’honneur de l’Assemblée nationale du Québec, celle du Gouverneur général du Canada, ainsi que le prix Jules Arseneault du Forum jeunesse de l’Abitibi-Témiscamingue. Tout cela est émaillé d’une quantité admirable de faits marquants pour le Témiscamingue dont elle fait partie et qui ne cesse de surprendre de générosité, poussé par des gens mobilisateurs et organisateurs comme Yvette.
Or, ce qui m’impressionne le plus, ce sont bien les exemples de délinquance dont elle a fait preuve pour sortir du cadre de ses tâches professionnelles afin de parfois mieux répondre à la mission profonde qui sous-tend son poste. Une réelle vocation.
Exemple : Alors qu’elle est travailleuse sociale en milieu scolaire, des jeunes filles par dizaines lui disent en toute confidentialité qu’elles ont eu des relations sexuelles non protégées et qu’elles craignent sincèrement d’aller à la pharmacie se faire voir par tous, avec un test de grossesse en main. Les rumeurs vont vite. On le sait. Yvette a alors accepté d’aller à la pharmacie Lalande, avec l’urine de la demoiselle dans un petit pot pour se faire donner un diagnostic, tout en se faisant passer pour celle qui souhaite savoir si elle est elle-même enceinte. Elle y est allée jusqu’à 10 fois par année et à chaque fois pour des étudiantes différentes. Lorsqu’il y a eu des fois ou le test était positif, l’infirmière de la pharmacie était contente de lui dire qu’après tant d’essais, cette fois-ci était la bonne! Toujours, Yvette a gardé le secret en envoyant vers l’infirmière un visage un peu embarrassé. Son rôle lui interdisait de faire cela, mais l’engagement profond et sincère attendu d’une bonne travailleuse sociale la poussait à déborder de son mandat. Aujourd’hui, elle est une référence pour des centaines de sans-voix. Sa délinquance positive n’y est pas étrangère.





