
Lise Coulombe, 81 ans
SenneterreLa famille compte 7 enfants. Une des filles a 15 ans et a un couvre-feu strict pour 22h30 de la part de sa mère. Lise tient à ce que sa fille revienne à une heure décente, sinon elle lui piquera une bonne crise et sera obligée de passer à des conséquences. Durant la soirée, sa fille s’amuse longuement au centre-ville avec ses amis et dépasse la limite permise. Tant qu’à dépasser la limite, on est aussi bien de la dépasser pour la peine et de penser à un stratagème pour amoindrir les conséquences. Une fois que tout le monde était prêt à rentrer chez eux à minuit, notre retardataire se présente au presbytère et, en cognant assidûment, fini par réveiller le curé. Ce dernier reconnaît la jeune et l’écoute : « M. le Curé, je dois retourner chez moi, mais il est tard et ma mère va me faire une crise et ça me fait peur. Elle ne mérite pas de s’en faire pour moi. Vous savez, c’est une bonne catholique. Pourriez-vous l’appeler et lui dire que j’arrive, mais qu’elle soit douce avec moi? » C’est ce qu’il fit. Lise était effectivement en colère, mais elle s’est calmée sur les paroles du curé qu’elle appréciait bien. Sa fille est revenue à la maison sans trop de problèmes, mais Lise a fini par se dire qu’à penser à ce genre de stratagème, elle allait devenir une fille ratoureuse plus tard. Quelques années après, sa fille est devenue travailleuse dans un Centre d’hébergement pour femmes victimes de violence. Un métier de compassion sans être ratoureuse pour autant.
Parfois quand on est parents, on pense éduquer nos enfants, mais il arrive que ce soit les enfants qui apprennent des leçons à leurs parents. Suite à l’ensemble de ce qu’ils ont appris aux contacts de leurs enfants, Lise et son mari ont par la suite décidé de devenir famille d’accueil pour recevoir en pension des jeunes autochtones de familles éloignées qui venaient étudier à Senneterre. Ils ont fait cela durant neuf ans et avec un grand bonheur.





