
Denis Bélanger, 68 ans
Val-d'Or (anciennement Normétal)Denis est un ouvre-boîte! Comme il vient de Normétal en Abitibi-Ouest et qu’il est né en 1950, il était à l’ouverture de la Cité étudiante Polyno de La Sarre en 1967, en 5e secondaire, il a ouvert le Cégep à Rouyn-Noranda en 1968, puis ce qui allait devenir l’Université à Rouyn-Noranda en 1970, la polyvalente Le Carrefour de Val-d’Or en 1971 (beaucoup trop pleine) comme professeur de français, l’école Sacré-Cœur pour séparer la 1er secondaire de la population du Carrefour, la nouvelle aile « Bloc D » de la polyvalente Le Carrefour, et l’école Sacré-Cœur (prise 2) qui devenait officiellement Le Transit à Val-d’Or ! Si vous voulez savoir comment faire une bonne inauguration officielle incluant discours, ruban, boisson… appelez Denis Bélanger.
Or, quand on est un nomade de la sorte, il faut toutefois se trouver un ancrage. Sorte de pied-à-terre salutaire. Pour Denis, c’est un livre. Un livre, c’est un monde entier qui tient dans la poche. N’importe où, il pouvait se sentir à la maison lorsqu’il était entre deux pages choisies, ou encore se sentir en déroute totale, lorsque cela lui plaisait. Les secondaires 1 étaient sa tasse de thé et il s’était mis à faire l’apologie du livre, mais en toute subtilité. Semblable au film « L’homme qui plantait des arbres », il a implanté avec patience une règle maîtresse dans toutes ses classes, dès les premières années : on commence chaque période avec 15 minutes de lecture individuelle. Lecture au choix du jeune. Le calme s’impose tout seul, l’enrichissement du vocabulaire se fait comme par magie et l’intérêt pour la lecture augmente avec l’avancement du livre. La règle prévaut d’autant plus que Denis parvient à faire acheter un livre à 8$ de facto à tous les élèves au lieu d’un cahier d’exercices, (remplacé par du matériel audiovisuel en classe). Des centaines de jeunes de 1ère secondaire sont initiés à cela au fil des premières années et y prennent goût, jusqu’à ce que d’autres collègues-professeurs comme Ginette Vézina fassent de même. Des dizaines de profs de Val-d’Or furent contaminés par la méthode, et même si Denis a pris sa retraite en 2004 ayant fait vivre cela à 3400 étudiants, certains profs, qui furent ses élèves des premières années, continuent d’appliquer la règle des 15 minutes de lecture en début de cours de français. Par effet d’entraînement, le nomade qui a trouvé son ancrage dans le livre a entraîné dans son sillon une génération d’adolescents qui ont pu trouver dans le livre un véritable repère; une boussole pour mieux se trouver soi-même, tout en améliorant son français.
P.S.: Ginette Vézina (la collègue-professeure) s’est ensuite faite présidente de la corporation du Salon du livre en Abitibi-Témiscamingue et tout porte à croire que la bibliothèque municipale de Val-d’Or a un roulement de prêts de livres au-dessus de ce qu’on peut normalement espérer d’une ville de cette taille. Chapeau Denis!





