Hermanne Trépanier, 86 ans

Malartic (anciennement Landrienne)

La mère des Trépanier a eu un 7e enfant plus d’une dizaine d’années après les 6 autres. On l’a appelé Michel. C’est à sa grande soeur Hermanne, 16 ans, qu’incombait la tâche de s’en occuper la plupart du temps. Dès qu’il a su marcher, c’est Hermanne que le petit suivait partout. Vous imaginez un peu le lien qui unit les frères et les sœurs dans ce contexte? Tout ce « catinage » d’aujourd’hui tourné vers des bébés de plastique qu’on donne aux enfants autrefois était centré sur des vrais bébés en chair et en os qui ont grandi et qu’on croise sur nos rues actuellement. Nos aïeux ont appris à devenir parents bien avant d’avoir leur propre marmaille. Ils se sont faits semi-parents de leurs frères et sœurs plus jeunes, souvent suite aux demandes insistantes de leur mère. De toute façon, les mères n’auraient pas tenu le coup si elles avaient élevé seules une dizaine d’enfants rois. Il y a des limites à avoir des yeux tout le tour de la tête. Une poignée de mères se sont même rendues au record régional de 25 enfants vivants sortant de leur propre corps. Rendues là, ces femmes sont en quelques sorte des « chefs d’entreprise » expertes en distribution de tâches, supervision et formation. Jusqu’aux années 60, être maman était un métier en soi et cela faisait en sorte que leurs enfants plus vieux devenaient des parents de remplacement et des modèles à suivre. Hermanne fut de ces enfants-là, et c’est avec une certaine facilité qu’elle a très bien su quoi faire des 7 enfants qu’elle a eu à son tour. Être mère, c’est une responsabilité importante. Ça se prépare.